Les Piliers de la Terre s'animent en jeu vidéo

Daedalic, le spécialiste du jeu d’aventure en point&click, a décidé de passer la vitesse supérieure en obtenant et en adaptant en jeu vidéo un roman très célèbre et très dense, Les Piliers de la Terre de Ken Follet.

Une entreprise clairement pas évidente, tant la matière à traiter est énorme pour adapter un roman aussi dense, qui possède une grosse fanbase attendant cette adaptation au tournant… et il faut bien avouer que Daedalic a dû opérer certains choix pour son nouveau jeu. En bien ou en mal ?

 

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Je vous rassure tout de suite : en bien ! Daedalic nous a livré un jeu d’une très grande beauté et qui est vraiment digne de notre intérêt. Mais n’allons pas trop vite en besogne et analysons tout cela.

Le roman de Ken Follet nous raconte les destins croisés de plusieurs personnes évoluant autour de l’édification de la nouvelle cathédrale de Kingsbridge, dans l’Angleterre du XIIe siècle. Si l’intrigue elle-même est fictive dans sa grande majorité, la situation, elle, retranscrit clairement cette Angleterre. C’est une époque qui n’est guère facile, la vie y est dure et les intrigues vont bon train, tant religieuses que politiques. L’ambiance y est lourde et pesante. C’est ce genre d’ambiance que Ken Follett a réussi à retranscrire dans son roman et il faut un talent presque aussi grand pour adapter ce genre d’atmosphère en jeu vidéo.

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Pour cela, il faut un game design adapté et le moins que l’on puisse dire est que Daedalic a osé prendre des choix risqués, mais qui se sont avérés payants, car dès les premiers instants du jeu, on est tout de suite happé dans ce climat lourd, tant par la vue que par l’ouïe.

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Le jeu est une narration visuelle, dans des décors tous peints à la main (on annonce pas moins de 200 tableaux pour le jeu) dans lesquels évoluent des personnages, peints eux aussi et animés en 2D, en parfaite harmonie avec ces décors grandioses. Des petits détails, dans ces tableaux, leur donneront vie, et feront s'arrêter le joueur plusieurs fois, rien que pour admirer ce souci du détail et voir si on a la possibilité d’interagir avec eux.

De plus, tout cela est mis en scène par une bande-son de très grande qualité qui colle complètement avec l’intrigue et la situation dans laquelle on évolue. Toutefois, n’oublions pas que le contexte très religieux de l’histoire tend vers une musique en conséquence et peut-être que celle-ci ne conviendra pas à tout le monde, mais je pense que si vous n’étiez pas intéressé par ce genre d’histoire, vous ne liriez pas ces quelques lignes ; cette bande originale œuvre vraiment dans le plongeon que fait le joueur dans cette époque médiévale et religieuse.

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Évidemment, avec une adaptation aussi connue, il y a beaucoup d’attente au niveau de la trame narrative du jeu et c’est la que Daedalic a dû faire des concessions. Déjà, même s’ils annoncent qu’on peut influencer « le destin des protagonistes », ce n’a que peu d’influence sur l’histoire générale. Le côté énigme aussi est évidemment un peu laissé pour compte. On se retrouve ici un peu dans l’optique d’un jeu Telltale, un roman visuel. Toutefois, à la fin de chaque chapitre on trouve un récapitulatif de vos actions, de vos décisions et ceux-ci pourraient avoir une influence sur le déroulement de l’histoire, même à long terme, voire même pour les épisodes suivants.

Car oui, et c’est là, la deuxième concession qu’a dû faire Daedalic concernant cette adaptation : ils ont été dépassés par l’ampleur de la tâche, le contenu du roman était trop dense, trop gros (je rappelle : 1200 pages environ). Le jeu avait été annoncé, avec des visuels de celui-ci, il y a 2 ans déjà, mais il n’est sorti qu’il y a quelques jours et pour éviter de devoir encore reporter, ils ont décidé de le sortir en 3 épisodes, chacun d’entre eux couvrant un certain nombre de chapitres (7 pour le premier opus). Toutefois, justement en raison de cette densité de contenu, chaque épisode aura de quoi occuper le joueur un sacré paquet d’heures et on a la possibilité de prendre directement le « season pass » pour recevoir les contenus suivants automatiquement à leurs sorties respectives.

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L’épisode 2 sera d’ailleurs présenté lors de la Gamescom 2017, qui aura lieu dans quelques jours.

Bref, le jeu n’est pas parfait, mais je reste un fervent défenseur de Daedalic : ils ont réussi là où beaucoup se sont rebiffés : retranscrire à la perfection une ambiance lourde, mais aussi un univers très riche. On voit le roman prendre vie. Et là, on s’approche vraiment de la réussite artistique pour le coup.

Test réalisé par Seiei à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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